À une époque où la technologie se fait omniprésente et évolue à une vitesse affolante, le terme « Guerre technologique » est pourvu de plusieurs sens. Pensons, par exemple, à toutes ces puissances militaires à travers le monde qui utilisent des armes de plus en plus sophistiquées. Il n’est pas irréaliste de penser qu’un jour, les pays se feront la guerre par les machines robotisées, les systèmes informatiques et les autres technologies qui sont déjà, aujourd’hui, une partie intégrante de notre vie. Mais la guerre dont je vous parle ici est toute autre. Elle met en relation l’idéologie de deux compagnies et une population qui décidera de leur sort. L’enjeu? Pouvoir marquer une page d’histoire en imposant un standard dont personne ne pourra se passer. Voici la fin d’une autre guerre technologique dont le grand vainqueur se nomme Blu-ray.
Que vous soyez amateur de technologie ou que vous la subissiez en tentant de vous adapter au monde moderne, il est probable que les termes « HD DVD » et « Blu-ray » ne vous soient pas étrangers. À juste raison puisque le déploiement de ces deux standards a suscité un tel intérêt que même les médias traditionnels ont abordé le sujet dans certains de leurs bulletins de nouvelles.
Ce combat pour l’adoption d’un standard n’est d’ailleurs pas nouveau. Les Baby-boomers se souviendront peut-être de l’épisode « Bêta et VHS » dans les années 80. À l’époque, les deux standards ont coexisté un certain temps jusqu’à ce que le consommateur, par son intérêt pour l’un, fasse disparaître l’autre. Une vingtaine d’années plus tard, la situation se répète. Cette fois par contre, le duel connaît une fin prématurée.
Ainsi, Toshiba, conceptrice du HD DVD, a décidé de jeter l’éponge. Faut-il s’en surprendre? Peut-être bien que oui. Certaines maisons de production hollywoodiennes avaient mis leur confiance en ce format de DVD à haute définition qui se retrouvait déjà dans les présentoirs de plusieurs clubs vidéo. Mais peut-être que cet appui des géants tels que Universal Studios pour le cinéma et Microsoft pour le multimédia s’est avéré insuffisant. Enfin, un peu trop pour écarter de la course le Blu-ray de Sony qui a su populariser son format notamment en l’intégrant sur sa célèbre console de jeux vidéo, la PlayStation 3. De nombreux spécialistes ont prédit cette fin glorieuse pour le Blu-ray. Le consommateur, lui, a préféré s’abstenir et attendre le verdict d’une tendance qui devient aujourd’hui le choix unique qu’il aura à faire.
À qui profitera donc ce nouveau standard monopolistique? D’une part, au consommateur qui n’aura plus à faire un choix et dépenser inutilement pour un appareil dont l’avenir est perdu d’avance. D’autre part, aux fabricants qui verront venir assez vite l’engouement démesuré des nouveaux clients pour le DVD à haute définition. Ceux-là mêmes qui ont suivi la mode aux télés Plasma et LCD. Il ne reste plus maintenant qu’à patienter jusqu’à la prochaine guerre, celle des prix!