Sous l’étonnement de nombreuses personnes, j’utilisais encore jusqu’à tout récemment mon vieux téléphone Samsung Galaxy Note 5 sorti en 2015. C’est vrai, je suis un geek passionné de technologie. Mais je suis aussi une personne particulièrement économe qui applique la pensée du « en as-tu vraiment besoin ? » popularisée par le chroniqueur et comptable Pierre-Yves McSween. En cette période des fêtes, mon Galaxy Note 5 part à la retraite. Il était temps de faire place à un nouveau compagnon de taille : le Pixel 3 XL. Je vous donne mon opinion sur cette grande merveille de Google. Bonne lecture…
Ainsi donc, depuis deux semaines, j’ai entre les mains le plus récent téléphone « Made by Google », slogan utilisé par la société depuis 2016 pour mettre en valeur une gamme de produits conçus entièrement par elle.
Du point de vue matériel, le Google Pixel 3 XL semble à première vue ne pas avoir vraiment de quoi se démarquer de ses concurrents très haut de gamme. On retrouve notamment le même processeur Snapdragon 845 utilisé par de nombreux autres fabricants cette année, une capacité de base similaire de 64 Go ou 128 Go, une mémoire vive de 4 Go (alors que plusieurs concurrents proposent jusqu’à 8 Go), le Bluetooth 5.0 et une batterie qui n’offre pas la meilleure capacité du marché.
Même son design n’est pas particulièrement poussé et sophistiqué. Dans les faits, le boitier du Pixel 3 n’a pratiquement pas évolué depuis la première génération sortie en 2016 qui a pourtant été critiquée par plusieurs professionnels et utilisateurs. Google a même poussé l’audace à embarquer sur le Pixel 3 XL un seul capteur photo sur la façade arrière, alors que la tendance en 2018 est à la multiplication des capteurs.
Là où Google marque la différence, c’est principalement sur l’aspect logiciel du téléphone qui, cette fois, surpasse tout ce qui peut se faire technologiquement sur le marché de la téléphonie mobile.
On le sait, Google travaille depuis des années sur l’intelligence artificielle. D’ailleurs, la société en a fait son cheval de bataille contre des géants du marché tels qu’Apple et Samsung. Et je dois vous dire que j’en ai eu des jours à explorer toutes les possibilités logicielles et techniques du Pixel 3 XL. Il y a tellement de choses à dire au sujet du nouveau bijou de Google qu’il faudra que je résume ce qui m’a le plus marqué lors de mes premiers jours d’utilisation.
Ouverture de la boîte et première prise en main
Dans sa boîte, le Google Pixel 3 XL s’accompagne de quelques accessoires. D’abord, on retrouve une paire d’écouteurs qui se connectent sur le port USB Type-C (ou USB-C) de l’appareil, le même qui sert à charger le téléphone.
Depuis l’an dernier, Google a abandonné sur sa gamme Pixel la traditionnelle prise jack destinée aux écouteurs, comme l’a fait pour la première fois Apple en 2016 avec son iPhone 7. La firme à la pomme avait été critiquée pour son choix audacieux. Aujourd’hui, le retrait de la prise jack est devenu une tendance adoptée aussi par plusieurs fabricants Android, dont Google.
Personnellement, j’ai comme habitude en me couchant le soir d’écouter de la musique sur mon téléphone tout en laissant celui-ci sur la charge. Or, ce n’est maintenant plus possible avec le Pixel 3 XL. Il y a évidemment des solutions comme un adaptateur deux en un, mais aussi un chargeur sans fil à induction. D’ailleurs, Google a dévoilé le « Pixel Stand » lors de sa conférence en octobre dernier. Ça semble assez intéressant comme appareil. Il me tente…
Fait intéressant, le fil des écouteurs forme une boucle au-dessus de chaque oreillette qui peut être ajustée pour mieux tenir dans l’oreille. Malgré des explications fournies avec les écouteurs, j’ai mis du temps à bien comprendre le parfait ajustement. Chaque oreillette tient plutôt bien de toute façon, peu importe l’ajustement. Par ailleurs, le fil est plutôt épais, ce qui contribue à ce qu’il ne s’entremêle pas trop.
Pour ceux et celles qui désirent utiliser une paire d’écouteurs se connectant sur la prise jack 3,5 mm (je n’apporte pas partout avec moi mes nouveaux écouteurs comme au travail où j’ai déjà une paire d’écouteurs d’iPhone !), Google fournit avec le Pixel 3 XL un petit adaptateur se connectant sur la prise USB Type-C du téléphone.
Un adaptateur et un fil pour charger le téléphone sont évidemment aussi dans la boite. Fait à noter : l’adaptateur est muni d’un port USB Type-C. Pour utiliser un autre fil de recharge équipé d’un connecteur USB « standard » (Type-A), il faut utiliser un autre adaptateur (USB Type-A vers USB Type-C) fourni dans la boîte. Vous me suivez ?
Par ailleurs, le fil de recharge est muni d’une fiche USB Type-C à ses deux extrémités. Ainsi, il ne peut pas être utilisé avec un autre adaptateur que celui fourni par Google, ni servir à brancher le téléphone à son ordinateur pour transférer, par exemple, des données entre les deux appareils. Il faudra alors utiliser un autre adaptateur non fourni dans la boîte ou un autre fil muni d’une fiche USB Type-A traditionnelle.
Il faut compter environ 1 h 45 de charge pour qu’elle soit complète. 30 minutes suffisent pour donner environ 45 % de charge, de quoi passer toute la journée.
Ce que je pense de son design qui ne fait pas l’unanimité…
Après ouverture de la boîte, j’ai résisté à utiliser le téléphone jusqu’à ce que je lui fasse installer un protecteur d’écran. Je suis un peu maniaque à ce sujet, surtout dans ce cas-ci où le Google Pixel 3 XL que j’ai en main vaut près de 1 300 $CAN ! Même si l’écran est recouvert d’une protection Corning Gorilla 5 très résistante aux égratignures, je ne prends pas de risques.
J’ai décidé d’encourager l’économie locale et je suis allé à la boutique Mobile Expert à Chicoutimi (Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec). Le service client est imbattable avec un personnel courtois et attentionné. Le protecteur d’écran ne coûtait pas plus cher que ceux proposés sur la boutique en ligne Amazon et ils l’ont installé gratuitement et parfaitement en moins de deux minutes. Merci messieurs !
J’ai ensuite logé le précieux dans un étui en tissu vendu par Google dans sa boutique officielle. C’est 50 $ pièce, mais il a beaucoup de classe. Honnêtement, je trouve que le Pixel 3 XL a plus fière allure avec cet étui qu’avec son propre boitier qui est très classique comparativement à la concurrence. La coque arrière, entièrement en verre et composée de deux finitions (une partie glacée et l’autre mate), me semble fragile et sensible aux égratignures malgré le revêtement Gorilla Glass 5 qui la recouvre.
Cela dit, contrairement à de nombreuses critiques, je ne déteste pas ce design qui représente bien l’idéologie de Google, soit la simplicité. La partie mate au dos est douce et agréable au toucher. Elle occupe la plus grande partie de la coque arrière et ne retient pratiquement pas les traces de doigts. Que l’on aime ou pas le boitier du téléphone, l’étui est pour moi de mise avec cet appareil très haut de gamme, et ce, même s’il est certifié IP68 (résiste à la poussière et à l’eau jusqu’à une profondeur de 1,5 mètre).
Son grand écran est tout simplement saisissant !
Au premier démarrage du téléphone, c’est la surprise. L’écran de 6,3 pouces qui occupe plus de 83 % de la surface de l’appareil est particulièrement saisissant. Non seulement par la définition de l’affichage (2 960 x 1 440 pixels pour une résolution de 523 ppp), mais aussi par ses couleurs vives, son contraste infini et les noirs qui sont profonds (lorsqu’un écran OLED affiche du noir, les pixels restent éteints). Petit bémol toutefois concernant cet affichage : la luminosité est particulièrement basse, surtout en le comparant à mon vieux Galaxy Note 5 de Samsung. Ça peut être problématique en plein soleil.
Outre cela, un élément de l’écran m’a particulièrement impressionné au départ. Google a adopté la fameuse encoche sur son Pixel 3 XL que l’on retrouve sur de nombreux téléphones Android grand format cette année. Popularisée par Apple avec son iPhone X sorti l’an dernier, l’encoche a été vivement critiquée. Et pourtant…
L’encoche sur le Pixel 3 XL est plus imposante que celle d’autres téléphones Android où elle est un peu plus dissimulée. Il faut dire que Google a choisi de mettre dans celle-ci deux capteurs photo (la partie photographie est traitée plus loin).
Je me suis habitué plutôt rapidement (dès la première journée en fait !). C’est vrai que l’encoche laisse peu de place aux icônes de notifications. Mais est-ce qu’on porte vraiment attention à toutes ces icônes qui sont généralement trop nombreuses ? Pour ma part, la réponse est non et après deux semaines d’utilisation l’encoche ne me gêne absolument pas.
Un lecteur d’empreinte réactif, mais pas de mécanisme biométrique… dommage !
Le Pixel 3 XL est pourvu d’un lecteur d’empreinte à l’arrière pour déverrouiller le téléphone. Je le trouve plutôt bien placé, facilement accessible et très réactif. Il compense pour le bouton de déverrouillage sur le côté droit qui est placé un peu trop haut à mon avis. Ce dernier s’utilise davantage avec l’index de la main gauche que le pouce de la main droite.
Je trouve dommage que Google n’ait pas développé comme plusieurs concurrents un mécanisme biométrique qui permet de déverrouiller le téléphone d’un simple regard. Chez Apple, c’est une fonctionnalité qui est plutôt bien intégrée (même si l’aspect sécurité est encore parfois critiqué).
Bien commencer avec le transfert de ses données et des astuces
Lors de la première utilisation du Pixel 3 XL, un assistant nous guide pour transférer vers le téléphone les données de son ancien appareil qui peut se brancher à lui avec l’adaptateur fourni. Un assistant s’affiche également sur le vieux téléphone pour nous indiquer les étapes à suivre. Il est alors possible de sélectionner sur le Pixel les éléments à synchroniser comme les photos, les messages texte, l’historique des appels, les paramètres et les applications (j’ai pu exclure celles de Samsung !).
Durant les premières heures d’utilisation, des informations utiles apparaissent de temps à autre à l’écran, notamment des astuces pour mieux utiliser son téléphone et configurer facilement plusieurs paramètres, dont certains sont liés à la confidentialité et à la sécurité. C’est utile…
De la performance à l’état brut avec Android 9.0 sans surcouche
Les téléphones conçus par Google embarquent une version « pure » d’Android, sans grosse surcouche logicielle ni de multiples applications installées par défaut et souvent inutiles. Après trois années passées avec un appareil Samsung, on finit par se dire très rapidement qu’on n’achètera plus jamais autre chose qu’un produit « Made by Google ».
D’abord, l’aspect visuel de l’interface est très agréable. C’est clair et dépouillé. On reconnaît la signature de Google avec son « Material Theming » qui s’est étendu à la plupart de ses applications les plus populaires. J’aime particulièrement le fait que le système puisse adapter le mode clair ou sombre de l’interface en fonction de l’arrière-plan. Sur l’écran verrouillé, la couleur des notifications s’adapte ainsi, par exemple, à l’image plein écran d’une pochette d’un artiste quand on écoute une chanson sur YouTube Music.
Côté performances, oublions le fait que le Google Pixel 3 XL n’a que 4 Go de mémoire vive. À mon avis, ils sont amplement suffisants. Le téléphone est réactif comme l’éclair et répond aux gestuelles immédiatement, malgré le fait qu’elles s’accompagnent de nombreuses animations qui sont, soit dit en passant, très agréables à l’oeil (Google a un grand souci du détail). Même le redémarrage de l’appareil ne prend que quelques secondes et m’étonne à chaque fois par sa rapidité.
Le système Android dans sa version 9.0 (alias « Pie ») est optimisé à un point tel dans ce téléphone qu’il est difficile d’espérer mieux. Cette optimisation impacte positivement non seulement la réactivité de l’appareil, mais également son autonomie.
Une batterie pas très grosse, et pourtant…
Selon plusieurs sites spécialisés que je consulte depuis la sortie du Pixel 3 XL au mois d’octobre dernier, l’appareil se retrouve rarement dans les classements des téléphones intelligents offrant la meilleure autonomie.
La batterie qui équipe le Pixel 3 XL a une capacité de « seulement » 3 430 mAh. C’est en deçà de ce que proposent plusieurs concurrents haut de gamme comme le chinois Huawei Mate 20 Pro qui embarque une batterie de 4 200 mAh et qui est au top des téléphones ayant une meilleure autonomie en 2018.
Et pourtant, je n’ai jamais eu un téléphone entre les mains qui ait duré autant pendant une journée. Pour une utilisation « normale » de l’appareil, sans avoir activé le mode « Économie d’énergie », sa batterie me donne assez de puissance pour une journée et demie sans aucune recharge. On doit cette autonomie, notamment, à l’intelligence artificielle qui gère la quantité d’énergie allouée aux applications selon nos habitudes d’utilisation.
En veille, le Pixel 3 XL consomme très peu d’énergie malgré les nombreuses notifications et la fonction « Always on display » qui affiche l’heure et quelques informations en permanence sur l’écran verrouillé. On constate encore une fois toute l’optimisation que Google a faite d’Android sur cet appareil.
Une nouvelle gestuelle à laquelle il faut s’adapter
Déjà qu’il ait fallu m’habituer à ne plus avoir de boutons de navigation physiques sur un téléphone, Google a changé avec Android 9 sa barre de navigation traditionnelle pour une navigation par gestes à la manière de l’iPhone X. C’est un peu déstabilisant au début, mais on s’habitue rapidement encore une fois.
Un glissement de doigt de bas en haut de l’écran affiche les applications en cours d’utilisation, mais aussi une zone composée d’un moteur de recherche (Google Assistant) et une rangée d’icônes des applications récemment utilisées. C’est très utile et, encore une fois, le tout s’affiche à la vitesse de l’éclair. Un glissement supplémentaire vers le haut fait apparaître la liste des applications, panneau qui s’ouvrait jadis par un bouton.
Fait à noter, durant la première semaine d’utilisation je trouvais dommage qu’il n’y ait pas de bouton permettant de fermer simultanément toutes les applications en arrière-plan. J’ai découvert ensuite par hasard qu’il fallait faire glisser complètement vers la droite la liste des applications pour voir apparaître le texte « Tout effacer ».
Malgré la place laissée à la gestuelle, on retrouve au bas de l’écran une barre pourvue d’un bouton de retour et d’un bouton central qui nous ramène à l’écran d’accueil ou lance Google Assistant sur une pression longue. Cette barre, qui est affichée en permanence, permet de passer rapidement à l’application précédemment utilisée sans avoir à afficher toutes les applications en cours d’utilisation. C’est pratique, mais j’ai rarement utilisé cette fonctionnalité.
Autre gestuelle intéressante, le lecteur d’empreinte à l’arrière a lui aussi sa fonctionnalité par geste. Un glissement de doigt vers le bas sur celui-ci ouvre le centre de notifications. Ce n’est pas plus rapide que de le faire depuis l’écran, mais je me suis amusé à l’essayer quelques fois et c’est plutôt intéressant. La fonctionnalité doit être activée dans les paramètres puisqu’elle ne l’est pas par défaut.
Enfin, j’ai ignoré une fonctionnalité matérielle importante au début de mon article : il est possible de lancer l’assistant Google quand l’écran est verrouillé en pressant les deux côtés du téléphone. Cette fonction se nomme « Active Edge » et elle était déjà proposée sur le Pixel 2 l’an dernier. Elle est surtout pratique pour lancer Google Assistant lorsqu’on est dans un endroit où l’on ne veut pas dicter à haute voix le fameux « OK, Google » qui peut lui aussi lancer l’assistant sans déverrouiller l’appareil.
Un son puissant, autant sur le boitier que dans les écouteurs
Du côté multimédia, Google a bien fait les choses. Le Pixel 3 XL restitue un son stéréo en utilisant le haut-parleur situé dans l’encoche et celui du bas qui est aussi en façade plutôt qu’en dessous de l’appareil. Ce son est puissant et est soutenu par de bonnes basses qui font vibrer quelque peu le téléphone.
Bien qu’à volume très élevé une distorsion est perceptible, je n’ai jamais eu une aussi belle expérience sonore sur un téléphone haut de gamme. Regarder des vidéos YouTube ou des séries en HD sur les plateformes de streaming est très agréable. La puissance du haut-parleur dans l’encoche est moindre que celui du bas, mais lors des appels téléphoniques il est assez fort pour que je doive généralement diminuer le volume. Un heureux problème…
Outre la bonne sonorité des haut-parleurs du téléphone, celle des écouteurs fournis avec l’appareil est exceptionnelle. Pour être honnête (encore une fois !), ils sont les premiers à me faire oublier les écouteurs d’Apple que j’ai toujours utilisés sur tous mes téléphones Android en raison de leur qualité sonore. Les écouteurs du Pixel 3 XL ont de bonnes basses (mais rien d’extravaguant !) et des aiguës bien balancées, du moment où l’on ajuste à son goût l’égaliseur intégré à Android dans les paramètres.
Pour terminer la partie multimédia, je fais une petite mention au sujet de l’application YouTube qui permet de faire un zoom sur les vidéos pour qu’elles occupent entièrement l’écran au format 18.5:9 (donc plus large que le format cinéma 16:9). Par contre, une fois que la vidéo a été zoomée, l’encoche est visible dans celle-ci. C’est bizarre au début, mais on finit par s’habituer…
Et si l’appareil photo du Pixel 3 XL me faisait oublier mon appareil Reflex ?
Comme je l’ai mentionné au début de l’article, la tendance depuis deux ans est de multiplier les capteurs photo sur les téléphones grand format. Ces multiples capteurs offrent souvent de plus en plus de mégapixels et permettent notamment d’ajouter l’effet « bokeh » derrière les sujets (arrière-plan flou) et de prendre des photos grand-angles.
On dit que Google se démarque de la concurrence avec ses téléphones Pixel grâce à la partie logicielle qui réussit à égaler ou même surpasser la qualité photographique de ses concurrents à multiples capteurs. Mais est-ce vraiment la réalité ?
Étant photographe amateur, je me suis particulièrement amusé avec la fonction photographie du Pixel 3 XL. Je l’ai essayée dans toutes les conditions possibles, en intérieur comme à l’extérieur en utilisant les différents réglages automatiques. Je dois avouer que les éloges à son sujet sont entièrement justifiés.
Le fait est que l’intelligence artificielle développée par Google spécifiquement pour son téléphone parvient efficacement à compenser le manque de capteurs. Elle agit en permanence pour créer de façon logicielle tout ce que font les autres téléphones pourvus d’un matériel photographique gonflé à bloc. Le simple capteur photo arrière de 12,2 Mpx (ouverture de f1,8) du Pixel 3 XL semble une hérésie sur le marché des « photophones » en 2018. Et pourtant, Google prouve bien qu’un seul capteur peut faire le travail.
Lors de ma première prise de photos dans l’obscurité, l’application photo m’a suggéré automatiquement d’utiliser le mode « Vision de nuit » qui a fait son apparition très récemment sur toutes les générations de Pixel par une mise à jour Android. Effectivement, ce mode est plutôt convaincant, même impressionnant. Voici une comparaison avec et sans mode Vision de nuit lors de la tombée du jour (cliquez pour agrandir) :
Outre ce mode, l’intelligence artificielle de l’appareil anticipe la prise de vue et prend jusqu’à 15 photos simultanées qu’il assemble ensuite pour réaliser un cliché réussi à tout coup. Plus aucun sujet sur la photo n’a maintenant les yeux fermés.
Par ailleurs, le capteur propose un zoom numérique haute définition (Super Res Zoom) qui conserve un grand nombre de détails dans la photo. Le rendu est excellent et se rapproche d’un grand zoom optique.
Enfin, j’ai trouvé la mise au point dynamique (autofocus) particulièrement vive et efficace. En touchant un objet mobile ou une personne à l’écran, l’objectif continue à faire la mise au point avec précision sur le sujet en déplacement. Grâce à cela et la stabilisation hybride (optique et numérique) le flou de bouger est considérablement réduit, voire presque toujours inexistant.
Je ne m’étalerai pas plus sur les prouesses techniques et logicielles utilisées par Google en termes de photographie, le site d’information iGen.fr l’a bien fait dans cet article du mois d’octobre.
Un « photophone » amusant pour les amateurs d’égoportraits (selfies)
S’il n’y a qu’un seul capteur à l’arrière, Google a choisi d’en mettre deux à l’avant, chacun ayant 8,1 Mpx. Le premier capteur d’une ouverture f1,8 sert à la prise de vue normale, tandis que l’autre d’une ouverture f1,8 est un objectif ultra grand-angle. Ce dernier est particulièrement utile pour des égoportraits (selfies) de groupe.
Je ne suis pas du type égoportrait. Mais je dois avouer que les lentilles frontales produisent des clichés qui donnent le goût de se prendre en photo. D’ailleurs, je me suis laissé prendre au jeu, entre autres, par le mode « Playground » qui s’intègre à l’application photo par une autre application dédiée au Pixel 3 et ses prédécesseurs.
Ici l’intelligence artificielle nous plonge dans un univers de réalité augmentée pour prendre des égoportraits avec des objets et des personnages (ce sont des « Playmojis ») qui interagissent avec nous dans notre environnement. C’est assez « bluffant », même si la qualité du rendu photographique dans certaines conditions est loin d’être aussi bonne que les égoportraits pris sans ce mode (on remarque un effet de grains notamment). Quelques bogues d’affichage surviennent aussi à l’occasion selon l’éclairage et le décor. Dommage…
Baptisé « Terrain de jeu » en français, le mode fonctionne également avec la caméra arrière du téléphone et pas seulement en photo, mais aussi en vidéo. L’incroyable Hulk lui-même m’a visité à la fin d’une journée de travail cette semaine… Un gadget plutôt amusant !
Pour compenser l’absence d’un emplacement pour carte mémoire et d’une meilleure capacité de stockage sur l’appareil, Google offre un espace de stockage illimité d’une durée de 3 ans sur son service en ligne Google Photos pour sauvegarder les photos et vidéos prises avec le Pixel 3 dans leur qualité d’origine.
Enfin, la messagerie vocale visuelle sur mon appareil Android !
Depuis la version 8 d’Android (alias « Oreo »), Google a intégré à son système la messagerie vocale visuelle. Il s’agit d’une fonctionnalité offerte depuis toujours sur les iPhone. D’ailleurs, c’est la seule chose qui m’a réellement manquée depuis que j’ai quitté l’univers d’Apple il y a de nombreuses années. Mais peu de téléphones Android passés sous la version 8 supportent cette fonctionnalité.
La messagerie vocale visuelle permet de recevoir directement sur son téléphone les messages laissés sur sa boîte vocale. Il n’y a donc plus nécessité d’appeler la boîte vocale pour écouter ses messages. Une fois qu’ils sont arrivés dans l’application téléphone de l’appareil, il suffit d’appuyer sur le bouton de lecture pour les écouter. Du pur bonheur et un gain de temps non négligeable.
Pour que le Pixel puisse récupérer les messages vocaux, il faut au préalable avoir activé l’option dans son compte chez son opérateur téléphonique. Il ne suffit que quelques secondes ensuite pour que l’application de téléphonie puisse activer la fonctionnalité sur l’appareil et récupérer tous les messages vocaux existants. J’attendais ça depuis trop longtemps !
Autres fonctionnalités intéressantes
Puisqu’il faut terminer cet article qui est déjà trop long (merci d’être resté !), je vais lister en rafale quelques fonctionnalités supplémentaires que j’ai particulièrement trouvé intéressantes lors de mon essai. Certaines sont des nouveautés d’Android 9, mais d’autres sont exclusives au Google Pixel.
Google pense à notre bien-être
Une fonctionnalité « Bien-être numérique » dans les paramètres nous informe du temps passé sur diverses applications du téléphone et propose des façons de décrocher et de réduire les interruptions liées à celui-ci. On peut notamment définir une minuterie pour chaque application qui se met en pause pour le reste de la journée quand on a atteint la limite de temps fixée. Un mode détente permet aussi de définir un horaire pour l’heure du coucher. Puisque j’active habituellement le mode « Ne pas déranger » avant de dormir, je trouve le mode détente plutôt utile.
Pour désactiver encore plus rapidement les notifications
Un mode « Chut » accessible dans la section précédente permet d’activer le mode « Ne pas déranger » qui met en sourdine les notifications sonores dès qu’on pose le téléphone avec l’écran tourné sur une surface plane. Ce mode n’est pas activé par défaut.
Ne plus entendre, ne plus voir les notifications
Pour sa part, le mode « Ne pas déranger » s’accompagne d’options qui peuvent cacher les notifications visuelles en plus de mettre en sourdine les notifications sonores. Là on n’est vraiment plus dérangé !
Google Lens, le « Shazam » de la photographie
L’application photo du Pixel 3 intègre la fonction « Google Lens » (alors qu’elle est offerte sous forme d’application distincte sur certains autres appareils). Elle permet d’obtenir des informations variées en pointant simplement un objet ou une personne. Elle peut reconnaître, par exemple, le numéro de téléphone sur un objet pour le composer ou l’ajouter à un contact. On a appris cette semaine que Google Lens sait maintenant reconnaître 1 milliard d’éléments.
Souriez, ça va déclencher…
La caméra intègre également un mode « Cabine photo » (ou Photobooth) qui détecte automatiquement votre sourire pour prendre le cliché sans avoir à toucher quoi que ce soit sur le téléphone.
Google Assistant répond pour vous et vous débarrasse des appels indésirables
Le Pixel 3 se dote de la fonctionnalité « Screen Call » qui peut filtrer les appels. Lorsqu’on reçoit un appel d’un numéro inconnu, l’assistant Google peut répondre à notre place. Il demande alors qui appelle et retranscrit simultanément la conversation à l’écran pour que l’on puisse décider de lui répondre ou pas. S’il s’agit de télémarketing, il n’y a qu’à demander à l’assistant de supprimer et de bloquer le numéro. Malheureusement, je n’ai pas pu tester cette fonctionnalité qui n’est offerte qu’aux États-Unis pour le moment.
La conclusion…
Le Google Pixel 3 XL est un véritable bijou technologique. Et comme une pierre précieuse, il a son prix. Le très haut de gamme Android depuis trois ans s’est ajusté au barème de prix imposé par Apple sur le marché. Mais payer aussi cher veut-il nécessairement dire qu’on a entre les mains ce qui se fait de mieux ?
Le fait est qu’on est effectivement en présence d’un appareil technologique de pointe lorsqu’on a entre les mains les Pixel de Google. Il est vrai que certains concurrents, dont le chinois Huawei, proposent des appareils rivaux exceptionnels pour une fraction du prix du Pixel. Mais le téléphone de Google a des avantages indéniables.
Ne serait-ce que pour recevoir immédiatement les mises à jour Android dès leur sortie, profiter d’un système conçu et optimisé entièrement par le fabricant ou utiliser des fonctionnalités exclusives pour ces appareils, je crois qu’ils se présentent comme un choix sérieux si l’on est prêt à débourser plus de 1 000 $ pour un téléphone intelligent.
Le Google Pixel 3 XL est en vente chez la plupart des opérateurs téléphoniques au prix coûtant, sans forfait, de 1 290 $CAN (959 euros en France) pour la version 64 Go que j’ai testée et 1 450 $CAN (1 059 euros) pour la version 128 Go.
Je suggère plutôt de passer par la boutique officielle de Google où les deux appareils sont vendus au prix respectif de 1 129 $CAN et 1 259 $CAN (en France, le prix chez les opérateurs est le même que sur la boutique de Google !). Il est offert en trois couleurs : Juste noir, Franchement blanc et Pas rose…
Une chose est certaine : je n’aurai plus jamais de préjugés envers les fanatiques d’Apple pour qui l’univers ne tourne qu’autour de la pomme. Je fais maintenant partie de ces fanatiques qui ont toutefois choisi l’autre côté de la force.