Ce 13 juin 2016 se tenait à San Francisco, aux États-Unis, la présentation d’ouverture de la conférence Apple consacrée aux développeurs. Comme c’est le cas notamment pour la conférence Google I/O, les annonces faites lors de ce type d’événements aboutissent à des produits finaux pour les consommateurs. Cette année, Apple a mis l’accent sur ses quatre systèmes d’exploitation orientés pour les ordinateurs, les mobiles, l’Apple TV et sa montre connectée Apple Watch. Voici le résumé.
La WWDC 2016 s’est ouverte avec le dévoilement de certains chiffres, notamment en ce qui concerne l’App Store. Ce dernier, qui fête ses 8 ans, compte désormais plus de 2 millions d’applications (alors qu’il en proposait environ 500 000 à ses débuts). Plus de 130 milliards d’applications ont été téléchargées depuis le lancement de l’App Store.
Pour la première fois, Apple a consacré sa conférence à ses quatre plateformes ayant chacune son propre système d’exploitation. On parle bien sûr d’iOS (iPhone, iPad), OS X (ordinateurs Mac), tvOS (télés intelligentes) et watchOS (les montres Apple Watch). Ce qui retiendra l’attention durant cette conférence, c’est la synergie entre ces quatre systèmes qui travaillent mieux que jamais les uns avec les autres. Il est à noter que les quatre seront offerts gratuitement à l’automne prochain.
watchOS 3.0 : des problèmes de lenteurs qui semblent résolus
Je n’ai pas testé personnellement l’Apple Watch. À ce que l’on dit, la montre d’Apple n’est pas aussi réactive que certaines concurrentes sous Android Wear, le système de Google. La firme a donc amélioré son système mobile pour pallier les lacunes. D’abord, les applications seront désormais conservées en mémoire et pourront être mises à jour en arrière-plan, un peu à la manière d’iOS. D’ailleurs, comme ce dernier, il y aura un menu pour le multitâches permettant de voir et d’ouvrir les applications en cours d’utilisation, de même qu’un centre de contrôle pour accéder à certaines fonctions de base.
Apple rendra aussi son système plus réactif grâce à une nouvelle fonctionnalité nommée Instant Launch. Grâce à elle, les applications peuvent, semble-t-il, se lancer presque instantanément. Parmi les autres fonctions, il y a « Scribble » qui permettra « d’écrire » du texte en dessinant des lettres qui seront reconnues par le système. J’ai un doute sur son utilité et son efficacité. N’est-ce pas plus rapide de dicter ce que l’on veut écrire ?
En ce qui concerne la santé et l’activité physique, il sera maintenant possible comme la concurrence (FitBit et autres) de partager ses données sportives avec ses amis (qui ont aussi une Apple Watch), de même qu’apprendre à mieux se détendre et même à mieux respirer. Par ailleurs, un mode a été pensé pour les personnes en fauteuil roulant. Enfin, watchOS 3.0 proposera une fonction SOS qui permettra de contacter rapidement un contact déclaré en fournissant, si besoin, le dossier médical s’il est enregistré. Le tout pourra être activé grâce à un bouton sur la montre.
tvOS : Siri devient utile sur l’Apple TV
Encore une fois, je serai honnête. L’utilisateur de Chromecast (Google) que je suis ne connait pas beaucoup l’Apple TV. Je me contenterai donc de mentionner quelques nouveautés de la nouvelle version de son système d’exploitation. D’abord, l’assistant virtuel d’Apple, Siri, permettra désormais d’effectuer des recherches dans un catalogue comptant plus de 650 000 séries et films. Chose plus intéressante pour certain, Siri prendra aussi en charge YouTube et sera en mesure de répondre à des requêtes en lançant, par exemple, l’application ou la chaîne demandée.
Ensuite, la nouvelle version de tvOS marque l’arrivée du « Single Sign-on ». Il s’agit d’une fonctionnalité qui permettra de se connecter rapidement avec son identifiant Apple aux services tiers installés sur le système, sans passer par une identification spécifique à chaque fois. Enfin, l’application « Remote » pour iPhone disposera d’une nouvelle zone tactile pour la prise en charge de nouvelles fonctions. À noter que le téléphone pourra devenir un contrôleur de jeux. De quoi rivaliser les « petites » consoles de salon ?
OS X sur Mac devient « macOS »
Annonce marquante de cette portion de la conférence, OS X change de nom après 15 ans pour « macOS ». Lorsque je parlais de synergie au début de l’article, en voici un exemple. macOS Sierra (nom donné à cette version) pourra être déverrouillé automatiquement en approchant sa montre Apple Watch près de l’ordinateur. Outre cela, le traditionnel presse-papier devient universel; l’utilisateur pourra copier par exemple un texte depuis son iPhone pour le coller ensuite sur son Mac. Plus que cela, tout le bureau de son Mac sera transposable sur un autre ordinateur ou son téléphone. Le tout, grâce à iCloud.
Parlant de la solution « cloud » d’Apple… macOS Sierra pourra prendre des décisions si l’espace venait qu’à manquer sur l’ordinateur, notamment en supprimant des données inutiles et en migrant d’autres fichiers dans iCloud. À ce sujet, Apple se montre plutôt généreuse en passant son offre de 20 Go d’espace de stockage gratuit dans son cloud à 150 Go.
En poursuivant cette nouvelle synergie, la solution de paiement Apple Pay débarquera sur le navigateur de l’ordinateur et permettra de payer depuis des sites Web intégrant la technologie. En cliquant sur un bouton identifié, un processus d’authentification s’ouvrira sur l’iPhone où l’utilisateur n’aura qu’à appuyer son doigt sur le capteur d’empreintes pour terminer la transaction. Enfin, l’autre annonce marquante concerne l’arrivée de l’assistant virtuel Siri sur Mac. Il fonctionnera ni plus ni moins comme l’assistant sur l’iPhone et l’iPad.
iOS 10 : un lot de 10 grandes nouveautés
Le dernier système présenté n’est nul autre qu’iOS en version 10. De nombreuses nouveautés et améliorations ont été dévoilées. Certaines me rappellent étrangement ce qui est proposé sur certains téléphones concurrents sous Android (je pense à mon Galaxy Note 5).
D’abord, l’écran de verrouillage sera plus pratique en proposant notamment de répondre à des notifications sans déverrouiller le téléphone (merci au 3D Touch). À ce sujet, l’écran de l’appareil s’allumera automatiquement en soulevant celui-ci, sans devoir appuyer sur un bouton. Un glissement de doigt sur l’écran de verrouillage permettra aussi de lancer l’appareil photo (comme c’est proposé depuis longtemps sur Android) ou des widgets.
Maintenant au coeur de macOS, l’assistant Siri s’ouvre aux développeurs tiers sur iOS 10. Il fonctionnera donc à l’intérieur même d’autres applications, notamment WhatsApp, Runkeeper, Runtastic, Skype et Uber. Apple semble encore une fois s’être inspiré de Google qui a dévoilé des fonctions intelligentes pour son assistant Google Now lors de sa conférence en mai dernier. Le Siri amélioré propose « QuickType » qui rendra le clavier de l’iPhone plus intelligent. Par exemple, si quelqu’un demande votre localisation actuelle, l’assistant proposera de lui envoyer rapidement une carte de l’endroit.
Toujours à la manière de ce que propose Google, l’application Photos d’iOS intégrera la reconnaissance des visages, des objets, des animaux, ou des lieux et créera des albums en fonction d’événements. Pour sa part, l’application Plans présente une interface retravaillée qui proposera à l’utilisateur plus d’informations sur le trajet, comme le trafic. Apple Music affichera les paroles des chansons durant l’écoute, tandis que l’application Téléphone (car l’appareil sert encore aussi à cela !) fera la transcription écrite des appels vocaux.
Enfin, je parlerai de l’application pour les textos « Messages », car elle propose plusieurs améliorations et nouveautés. Parmi celles-ci, je pense à la possibilité de prévisualiser et de visionner le contenu d’un lien (par exemple une vidéo YouTube ou même une chanson envoyée depuis Apple Music) directement dans l’application. Les amateurs de petits bonshommes aimeront sûrement les nouveaux émojis trois fois plus gros qui peuvent remplacer automatiquement, à la suggestion, certains mots écrits. Le tout me semble un mélange de ce que proposent les autres apps de messagerie, dont Facebook Messenger. Surtout que…
Apple ouvre son application aux développeurs tiers. Ceux-ci pourront créer des fonctionnalités supplémentaires pour la messagerie. On verra ce qu’ils proposeront pour la version finale qui, comme tout le reste, sortira à l’automne.