La célèbre poupée Barbie fête ses 56 ans cette année. Toujours aussi « jeune » malgré son âge, l’idole des enfants se vend à quelques millions d’exemplaires chaque année et génère près de 3 milliards de dollars en chiffre d’affaires. Malgré son succès, elle est concurrencée par des jouets de plus en plus technologiques. Cette année, ses créateurs tentent une nouvelle approche avec une poupée interactive qui ne fait pas l’unanimité.
En février dernier avait lieu à New York le salon du jouet connu sous le nom de « Toy Fair ». Comme le Consumer Electronic Show et le Mobile World Congress dans le domaine des appareils électroniques, le Toy Fair est un événement qui présente les nouveautés à venir durant l’année, cette fois sur le marché des jouets.
Encore cette année, des jouets de toutes sortes ont été dévoilés par divers fabricants qui tentent d’attirer le regard des enfants, mais aussi des parents qui trouvent aussi leur compte (ils ne l’avoueront jamais!). Parmi les jouets les plus insolites de l’édition 2015, les créateurs de la poupée Barbie ont présenté une nouvelle génération de celle-ci qui se veut interactive. Elle sait parler, mais elle sait surtout écouter et analyser ce que leur disent les enfants.
La Barbie interactive et intelligente qui dérange…
Pour interagir avec les enfants, la nouvelle Barbie capte depuis le microphone caché dans la boucle de sa ceinture les paroles qu’ils lui disent et les analyse pour savoir quoi leur répondre. Jusque-là, le principe est plutôt intéressant. Le problème selon certaines organisations vient du fait que la poupée, connectée sur un réseau sans fil (Wi-Fi) effectue le travail d’analyse directement sur des serveurs Internet (le Cloud).
Pour faire simple, la poupée enregistre ce qu’on lui dit, envoie le tout sur des serveurs où un logiciel de reconnaissance vocale compare les données avec celles qui auront été envoyées par d’autres personnes. Qui plus est, ces données recueillies sont conservées sur les serveurs de ToyTalk, partenaire de Mattel qui a conçu Barbie, pour une période de deux ans.
Depuis son dévoilement en février dernier, Hello Barbie a suscité quelques polémiques, dont en Allemagne et, plus récemment, aux États-Unis. Le groupe Campaign for a commercial-free childhood s’inquiète de la vie privée des enfants. Ce groupe de défense des consommateurs s’attaque à Mattel et exige que la compagnie ne mette pas en marché cette poupée interactive dont la sortie officielle est prévue pour l’automne 2015. Pour ce faire, il a mis en ligne cette pétition (en anglais).
Le créateur de Barbie veut rassurer les parents
Le fabricant du célèbre jouet a tenté de calmer les ardeurs en rassurant, notamment, les parents. Ceux-ci devront, dans un premier temps, signer un document pour que leur enfant puisse utiliser la poupée. Ils pourront à tout moment accéder aux enregistrements envoyés sur les serveurs de la compagnie partenaire et conserver le plein contrôle sur ceux-ci. De plus, la technologie utilisée respecterait les règles américaines en vigueur quant à la vie privée des enfants. Une technologie qui, d’ailleurs, comporterait des barrières de sécurité empêchant l’accès à d’autres personnes que celles autorisées à consulter les données.
Même si Mattel affirme que la collecte de données est destinée à l’amélioration de son logiciel de reconnaissance vocale et au développement d’autres jouets technologiques, croyez-vous à la bienveillance de la compagnie? Si la mise en marché se poursuit, les parents pourront se la procurer pour la somme de 75 dollars, juste à temps pour Noël prochain.