C’est fait. J’ai pu enfin tester la tablette tactile québécoise ExoPC Slate. Je dois préciser que je l’ai reçue d’un ancien confrère du défunt magazine Québec Micro (merci Jérémie) et que l’appareil est passé entre les mains de plusieurs professionnels avant de débarquer chez moi. Quoi qu’il en soit, voici mon expérience à propos de l’ExoPC sur laquelle j’avais de grandes attentes.
Je parle de l’ExoPC depuis plusieurs mois. De nombreux spécialistes ont acclamé la venue de la tablette qu’ils considèrent comme le « tueur d’iPad » (iPad Killer). D’autres professionnels, dont certains chroniqueurs, ont eu un avis plutôt mitigé sur le produit en dénonçant quelques lacunes. C’est le cas du célèbre bloque américain EndGadget qui affirme que l’ExoPC (du moins pour la version envoyée aux développeurs et professionnels en octobre et novembre) n’est pas un produit fini et doit être amélioré. Après une semaine à jouer avec le petit joujou québécois, mon opinion va malheureusement en ce sens.
D’abord, la tablette née à Rimouski que j’ai eue entre les mains est une première version non officielle. Le produit final se nomme « Vibe » et est assemblé par la compagnie Ciara basée à Saint-Laurent, au Québec. Les premiers utilisateurs du grand public l’ayant précommandée ont d’ores et déjà commencé à la recevoir. Je ne peux donc dire si cette nouvelle tablette corrige les défauts de celle que j’ai testée.
Les points forts de l’ExoPC
Si je parle des points forts de l’ExoPC Slate, c’est à première vue la connectique qu’elle offre que l’on ne retrouve pas sur l’iPad actuel. Je pense entre autres aux deux ports USB, à la sortie HDMI pour un branchement sur un écran ou téléviseur HD et l’emplacement pour la carte mémoire. Idée géniale, on a pensé à mettre toute cette connectique sur le même côté de l’appareil. Je ne peux oublier la Webcam qui, même si elle n’offre pas une qualité exceptionnelle, est un atout pour ceux et celles qui aiment communiquer de façon visuelle avec les amis et la famille.
Le reste des caractéristiques est quand même aussi intéressant. On parle notamment d’un disque SSD (mémoire Flash) pour le stockage offert dans les capacités de 32 Go ou 64 Go, d’une mémoire vive DDR2 de 1 ou 2 Go et d’un écran 10,1 pouces d’une résolution 1366 x 768 (affichage 16:9).
L’interface embarquée ExoPC UI Layer sur Windows 7 : entre nécessité et inutilité
L’une des qualités de la tablette deviendra l’un de ses défauts. Je m’explique. L’exoPC a comme système de base Windows 7 de Microsoft. Ce sera ici un avantage de taille pour les personnes qui sont habituées à l’univers Windows. On retrouve ainsi sur la tablette le même système d’exploitation qui équipe la plupart de nos ordinateurs de bureau et de nos portables, permettant ainsi et également d’utiliser les mêmes logiciels auxquels nous sommes habitués. Toutefois, j’en suis venu à remettre en question l’utilité de l’interface ExoPC UI Layer tant félicitée par les spécialistes et qui est le principal cheval de bataille de la compagnie québécoise.
Je rappelle qu’à l’origine, ExoPC devait produire elle-même sa tablette, tant au niveau logiciel que matériel. La compagnie a revu sa stratégie en travaillant sur une interface qui sera intégrée à des tablettes fabriquées par différentes compagnies dans le monde entier. Celles-ci devront toutes respecter certains standards établis par ExoPC qui verra son nom estampillé sur chaque produit.
Je reconnais que l’interface UI Layer de l’ExoPC est bien conçue. Elle est facile à comprendre et agréablement à utiliser. Les menus sont clairs, bien présentés et l’ajout d’applications qui prennent place sur le côté lorsqu’elles sont ouvertes se fait en quelques « doigtés ». Mais voilà, il y a encore que très peu d’applications offertes et, surtout, l’interface qui manque cruellement d’interaction avec le système embarqué Windows 7.
Si bien que pour simplement aller sur Internet par un navigateur, il faut revenir à Windows et utiliser celui qui y est installé (Firefox, Chrome, IE, etc.). J’aurais aimé que l’on puisse ajouter aux « bulles » vides de UI Layer des raccourcis permettant d’ouvrir certaines applications de Windows sans quitter l’interface d’ExoPC. Même si passer d’une interface à l’autre se fait rapidement en tapant sur une icône, cela remet en question encore une fois selon moi l’utilité de l’ExoPC UI Layer. D’ailleurs, celle-ci peut être désactivée et même désinstallée, ce qui nous amène à une tablette entièrement gérée par Windows.
Pour en finir avec le point sur l’ExoPC UI Layer, lorsqu’on fait une mise à jour du logiciel, le système nous fait télécharger un fichier sur Windows 7. J’aurais préféré que l’application se mette à jour automatiquement, un peu comme le fait déjà l’iPad avec iOS.
Une utilisation intuitive qui a quand même ses défauts
Parlons maintenant de l’utilisation de la tablette avec Windows 7 (que j’ai testé davantage que l’UI Layer). Comme je l’ai mentionné précédemment, il s’agira d’un point fort pour le grand public qui est habitué à ce système de Microsoft. L’utilisation est la même, mais cette fois, sans souris et sans clavier (qui peuvent être tout de même ajoutés grâce aux ports USB).
Cependant, Windows 7 est beaucoup moins adapté au tactile que l’est un système comme iOS qui équipe les iPhone, iPod touch et iPad d’Apple. Par exemple, agrandir ou réduire l’affichage d’une page Internet est beaucoup moins fluide. Le passage du mode paysage à portrait et vice-versa l’est encore moins. J’ai remarqué une certaine lenteur lors du pivotement de l’affichage. De toute façon, Jérémie (le propriétaire de la tablette) avait désactivé la rotation de l’écran et je comprends mieux pourquoi maintenant.
Pour le reste, il s’agit de quelques lacunes au niveau technique. Par exemple, dès la première utilisation, j’ai remarqué qu’il fallait appuyer assez longuement sur le bouton de mise sous tension de l’appareil pour l’ouvrir. Du coup, on se demandera s’il n’y a pas un problème avec la tablette. Il faut également tenir près de soi l’adaptateur permettant de la recharger. En effet, la pile qui doit durer environ quatre heures se vide plutôt rapidement lorsqu’on en fait une utilisation intensive. D’ailleurs, il s’agirait d’un point commun de toutes les tablettes fonctionnant sous Windows 7.
Conclusion : ExoPC VS iPad aux premières loges
En conclusion, l’ExoPC offre de nombreuses qualités que la première génération de l’iPad n’a pas. Une connectique riche et évoluée, une Webcam, un écran plus grand et un matériel plus puissant. À prix comparable et semblable, l’ExoPC offre un meilleur rapport qualité/prix.
Par contre, je préfèrerais tester d’autres tablettes avant d’arrêter mon choix sur l’ExoPC. La deuxième génération de l’iPad s’en vient (sortie prévue sur le marché en avril 2011) et une panoplie de tablettes fabriquées par différents fabricants rempliront les tablettes des magasins au cours des prochains mois.
Peut-on vraiment parler de l’ExoPC comme étant le « iPad Killer »? Dans son état actuel, je ne le crois pas. D’ailleurs, Apple a déjà une longueur d’avance dans ce domaine en ayant sorti une tablette un an avant tous les autres fabricants. Connaissant la firme à la pomme, il sera difficile pour ses concurrents de la déloger de sa position sachant qu’elle revient toujours à la charge lorsqu’il est question d’offrir un produit innovateur et différent. La guerre des tablettes tactiles ne fait que commencer. L’ExoPC comme le iPad risquent tout de même de disputer une chaude lutte sur les premières marches du podium.
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