Les années 2007 et 2008 auront été marquées par le retour au grand écran de l’un des favoris du cinéma d’action, ce genre mettant souvent en vedette des acteurs gonflés d’une masse musculaire parfois surréaliste. Bien encré au coeur de la génération X où la violence au grand écran n’était autrefois qu’un pur divertissement (permettez-moi d’y croire!), j’ai eu preuve encore une fois que les temps ont bien changé. On nous parle souvent de l’influence qu’a aujourd’hui la violence au cinéma, à la télé, dans les jeux vidéo et sur Internet. Non pas qu’elle ait été moins présente dans mon jeune âge, mais il semble malheureusement qu’elle soit plus grande aujourd’hui et cela en partie du fait qu’elle est plus accessible et trop souvent, malheureusement, présentée d’une manière déconcertante.
J’ai toujours aimé Sylverster Stallone. Bien qu’il m’ait marqué principalement pour son rôle de Rocky Balboa, celui de Rambo dans les années 80 est resté pour moi un classique. Après avoir réalisé en 2007 le retour de Rocky qui m’a laissé un peu sur mon appétit, Stallone nous propose cette fois un nouveau Rambo qui a plutôt provoqué l’effet contraire.
Avis aux amateurs du genre, la cote de 16 ans et plus attribuée au film aurait bien pu passer à 18 ans n’eut été ces nombreux effets spéciaux que bien des jeunes d’aujourd’hui ont sûrement déjà vus sur Internet. Peut-être était-ce en raison de l’histoire quelque peu simpliste ou pour mousser davantage la morale d’une fin que plusieurs espéraient peut-être plus tôt dans le film, mais nous sommes loin des quelques balles perdues par une mitraillette qui se contentait autrefois de faire tomber l’ennemi. Ici on ne voit plus seulement du sang gicler, on assiste à une vraie mutinerie pouvant donner quelques nausées aux coeurs sensibles. Le champ de bataille à la finale a au moins l’effet de susciter une certaine réflexion émotionnelle devant l’échange de regards entre l’actrice principale en pleurs et un Rambo vieillissant au moral épuisé.
Bien que cette « boucherie » récolte des critiques plutôt négatives sur la dernière production de Stallone, on ne peut passer sous silence les dessous réalistes de cette histoire fictive. Il est évident que l’acteur s’est inspiré de la situation de guerre qu’ont vécu plusieurs pays dans le monde et qui continue à faire rage aujourd’hui. Une armée qui s’attaque sans remords aux villages en voie de développement, tuant les enfants et violant les femmes. Tout ceci pour prendre contrôle du territoire et exproprier ses habitants. Est-ce bien cela un génocide? Ce que nous présente Stallone avec son tout dernier Rambo semble de mauvais goût et déconcertant, certes. Mais pensons à cette deuxième Guerre mondiale ou au génocide du Rwanda il y a plusieurs années. Les corps décapités n’étaient-ils pas dans ce contexte qu’une malheureuse réalité?
Une production cinématographique qui, aux premiers abords, a de quoi susciter une forte réaction négative. Tantôt elle nous offensera, mais tantôt elle nous fera réfléchir. Un débat qui continue et dont on ne peut (ou on ne doit pas) rester indifférent.