Crédit image : Mozilla

Vous connaissez sans doute mon attachement aux services et produits de Google, dont son navigateur Web Chrome. Même s’il est mon « browser » par défaut depuis longtemps, je ne peux pas nier que j’ai utilisé dans le passé le navigateur Firefox qui a 10 ans le 9 novembre 2014. Petit retour sur son histoire…

Au début des années 2000 (comme à la fin des années 90), Internet Explorer de Microsoft est roi et maître dans le domaine des navigateurs Web, ces logiciels qui permettent de consulter les sites Internet. Intégré d’office à Windows, « IE » n’a pour principal concurrent le défunt Netscape (dont je parlais de sa fin sur mon blogue en 2008). Au moment où l’on annonçait la fin de Netscape, on évoquait la montée en croissance de la popularité d’un autre concurrent, Firefox.

Comble d’ironie, Firefox est né d’un projet de Netscape qui, devant la force d’Internet Explorer, avait décidé de lancer la fondation Mozilla pour développer un nouveau logiciel basé sur l’«Open Source ». En raison de contraintes financières, tous les employés travaillant sur le nouveau projet avaient été congédiés. Ceux-ci s’étaient alors regroupés pour maintenir le projet en vie. La fondation Mozilla a été établie à Paris avec une petite équipe de 8 personnes.

La première version expérimentale du navigateur de Mozilla développée en 2002 s’appelait « Phoenix ». Ce dernier faisait partie de la suite Mozilla qui intégrait, notamment, un client de courrier électronique et de clavardage IRC. L’équipe pensait que les nombreuses fonctionnalités proposées par la suite nuiraient au développement de leur navigateur, ce pour quoi ils en ont fait alors un logiciel indépendant.

De la première version à aujourd’hui

La première version définitive et officielle de Firefox est lancée le 9 novembre 2004. Internet Explorer occupe alors près de 95 % des parts de marché des navigateurs. Un certain pourcentage est occupé principalement par Netscape, mais aussi par Safari (navigateur d’Apple) et Opera.

1e version de Firefox

La force concurrentielle de Firefox réside alors dans ses fonctionnalités qui se démarquent de son grand concurrent. Les utilisateurs ont la possibilité d’agrémenter l’interface de leur navigateur avec des thèmes et de lui ajouter des fonctionnalités grâce à des extensions. Firefox est également le premier navigateur de l’époque à réellement prendre en considération de nouveaux standards du Web. Alors que Netscape affiche souvent très mal le contenu des sites Internet, Internet Explorer est mal aimé (pour ne pas dire détesté) des développeurs et Webmestres qui doivent tricoter avec le code pour que leur site soit affiché correctement sur toutes les versions du navigateur de Microsoft.

Au fil des versions de plus en plus adoptées par de nouveaux adeptes, Firefox a connu une forte croissance. Il a toujours été bon deuxième derrière Internet Explorer qui a vu toutefois ses parts diminuer aux profits du « Panda roux », mascotte officielle de Firefox. Mais, par moment, il a déclassé le navigateur de Microsoft de son premier rang dans certains pays, surtout en Europe.

Cette gloire a été éphémère puisqu’un autre « petit » navigateur a su tailler sa place parmi les grands : Chrome, le navigateur de Google. En 2012, celui-ci a pris la place du premier rang des navigateurs Web les plus utilisés en Europe, devant Internet Explorer et Firefox. D’ailleurs, pour tenter d’éviter de se faire distancer par son concurrent, Mozilla a décidé d’accélérer le cycle de développement de Firefox en 2011. Comme Chrome, on propose une nouvelle version à quelques semaines d’intervalle. Au moment d’écrire ces lignes, Firefox en est à la version 33.

La guerre des navigateurs est féroce depuis les dernières années, notamment sur ordinateur, mais aussi et surtout sur les appareils mobiles. Même si j’aime beaucoup Google Chrome, il m’arrive d’essayer les nouvelles versions de Firefox. Il a grandement évolué. Il est plus rapide, prend beaucoup moins de ressources de l’ordinateur (cela a longtemps été son grand défaut par rapport à Chrome) et propose maintenant une synchronisation plus facile entre les appareils.

Firefox est toujours deuxième pour moi, mais j’ai un grand respect pour la grande équipe de 1 200 employés qui travaille aujourd’hui sur ce projet. Elle a su faire bouger les choses à une époque où Microsoft définissait elle-même ce qu’étaient les « standards » du Web. Les temps changent, mais c’est souvent pour le mieux. Firefox en a été, et est encore, la preuve.

Site de Firefox : https://www.mozilla.org/fr/firefox/new/