Je ne peux passer sous silence la sortie du premier navigateur Web proposé par Google. Longtemps sujet à rumeurs, il ne fait pas l’unanimité chez les personnes qui l’ont déjà testé. D’abord décrié pour ses conditions d’utilisation initiales qui frôlent l’atteinte à la vie privée, Google Chrome ne m’a pas impressionné à la première utilisation. Il est vrai qu’Internet Explorer regorge de nombreuses options et paramètres qui peuvent dérouter même les utilisateurs expérimentés. Firefox de Mozilla est, pour sa part, un peu moins garni et propose des configurations plutôt faciles à gérer. Google a misé sur la simplicité en ce qui concerne l’ergonomie de son navigateur. Tellement que je cherche toujours certaines fonctions que je juge essentielles!
Il y a des limites à la simplicité. Fier utilisateur de Firefox depuis longtemps, je n’ai pas été impressionné par Google Chrome. Peut-être est-ce en raison des nombreux modules que j’ai installés dans Firefox, mais après 15 minutes de test je m’ennuyais déjà de mon petit pendant roux (logo du navigateur de Mozilla).
Il est clair que Google Chrome plaira davantage aux personnes qui débutent en informatique. Dépourvue d’une barre de menus qui, contrairement à Internet Explorer, ne peut pas être affichée, l’interface se présente avec un système d’onglets maintenant communs à tous les navigateurs récents. Il y a également les boutons essentiels pour revenir en arrière, aller à la page suivante, rafraîchir la page et ajouter le site aux favoris, mais sans plus. Il n’y a pas toutefois le bouton permettant de revenir sur la page de démarrage du navigateur (fonction que j’utilise souvent).
En ce qui concerne les favoris, mis à part l’ajout, la suppression et la modification, leur gestion est tout simplement impossible. Cette lacune deviendra vite importante si vous possédez plus d’une centaine de favoris que vous aimez reclasser de temps en temps. De plus, il n’y a pas de barre d’état au bas du navigateur qui permet d’afficher, entre autres, des informations sur le chargement des pages.
Heureusement, Google Chrome propose tout de même certaines fonctions intéressantes. Il offre entre autres une protection contre l’hameçonnage (phishing) et les logiciels malveillants, ainsi que le blocage des fenêtres intempestives (popup). Il intègre également une fonction reliée à Google Gears, un service qui permet d’accéder hors ligne à du contenu normalement accessible lorsqu’on est en ligne.
Enfin, j’ai plutôt apprécié la barre d’adresse dite intelligente (déjà présente dans Firefox 3) qui suggère des sites lorsqu’on tape un mot-clé (très utile puisqu’il n’y a pas de champ de recherche intégré à l’interface). Selon plusieurs tests effectués par des spécialistes, Google Chrome serait aussi plus rapide que les autres navigateurs (ce que je n’ai pas vraiment remarqué). Ceci serait dû principalement à un nouveau moteur Javascript (exécution de codes sur les pages) développé par Google.
Un navigateur qui aime vos informations personnelles ?
Google Chrome venait à peine de sortir que le Web regorgeait de commentaires, surtout reliés aux conditions d’utilisation qui ont fait frémir notamment de nombreux blogueurs. Un site d’information réputé a souligné un certain passage dans les conditions émises par Google qui stipulaient clairement que tout contenu publié à partir de son navigateur appartiendrait à la compagnie :
« En fournissant, publiant ou affichant le contenu, vous accordez à Google une licence permanente, irrévocable, mondiale, gratuite et non exclusive permettant de reproduire, adapter, modifier, traduire, publier, présenter en public et distribuer tout Contenu que vous avez fourni, publié ou affiché sur les Services ou par le biais de ces derniers. »
Google a donc réagi très vite en répondant à un courriel envoyé par Matt Cutts, employé de l’entreprise. Cette dernière explique utiliser les mêmes closes pour un grand nombre de ses produits afin de simplifier les choses pour ses utilisateurs. Or, certaines closes écrites pour un produit spécifique peuvent ne pas s’appliquer à d’autres produits, comme ce fût le cas ici pour Google Chrome.
Google a rapidement retiré les closes que les utilisateurs jugeaient inacceptables. On peut donc lire ceci dans la réécriture des conditions d’utilisation du navigateur :
« Vous conservez les droits d’auteur et tous les autres droits en votre possession vis-à-vis du contenu que vous fournissez, publiez ou affichez sur les Services ou par le biais de ces derniers. »
À mon avis, Google Chrome, dans sa forme actuelle, n’a pas les arguments pour convaincre les utilisateurs d’Internet Explorer ou de Firefox de changer leurs habitudes. On le sait, le navigateur de Mozilla est en pleine croissance de popularité par rapport à ses concurrents, surtout depuis la sortie de la version 3 il y a quelques semaines. Peut-être que l’utilisateur de Firefox que je suis n’est pas objectif, mais je ne crois pas que Google viendra changer la donne à court terme. Une histoire à suivre…