Il existe de nombreux sites Web où l’on vend des gadgets électroniques pour les geeks comme moi. Certains proposent des prix si alléchants que je doute souvent de la qualité des produits offerts. C’était le cas notamment de GearBest.com que j’ai enfin pu essayer un produit vendu par la plateforme. Il s’agit d’un téléphone intelligent d’entrée de gamme qui m’a agréablement surpris : le Xiaomi Redmi 3S.
Vous avez peut-être déjà été mis en garde contre les copies chinoises d’appareils électroniques qui circulent sur des marchands en ligne comme eBay et Amazon. On croit acheter un appareil de marque comme un iPhone pour une fraction de son prix original, alors qu’il s’agit d’une copie quasi identique. J’ai moi-même déjà fait cette mise en garde. C’est aussi la principale raison pour laquelle j’étais réticent à acheter des articles sur des sites tels que GearBest.com.
Je suis en contact depuis peu avec un représentant de la plateforme pour le territoire de la France. Il m’a envoyé un téléphone du fabricant chinois Xiaomi qui est bel et bien un produit original, pas une copie. Faut-il vraiment en douter puisque le produit est chinois, comme la boutique en ligne qui le vend ?
Réception et déballage du produit
Le représentant a expédié l’appareil un vendredi par courrier recommandé. Il a transigé par la compagnie allemande DHL.com qui m’a informé par SMS du statut de livraison sur leur service. Mis à part le fait que tous les messages étaient en anglais, la livraison a été plutôt rapide. Parti de la Chine, le produit est arrivé le mardi de la semaine suivante.
Tout était bien emballé et protégé. À l’ouverture de la boîte, j’ai constaté que le téléphone avait été préconfiguré et était déjà chargé en partie. Suite à mon questionnement et mon doute, on m’a assuré qu’il s’agit bien d’un produit complètement neuf.
Fait à noter : l’ensemble propose évidemment un câble USB et un adaptateur pour la recharge, mais aucune paire d’écouteurs. C’est un manque plutôt inhabituel et d’autant plus étrange ici considérant le fait que ce téléphone intègre une radio FM qui ne fonctionne qu’en branchant des écouteurs.
Design élégant et matériel de qualité pour de l’entrée de gamme
Qui a dit qu’un téléphone à bas prix est nécessairement d’une conception « cheap » ? Dès la première prise en main, j’ai été agréablement surpris par la qualité que dégage le Xiaomi Redmi 3S.
Son boîtier est en aluminium, ce qui est rare pour un téléphone de cette gamme habituellement en plastique. Je n’ai pas pu faire autrement que de le comparer au Google Pixel que j’avais également en mains pour une période d’essai.
La qualité de fabrication en termes de boîtier se rapproche de celle du produit de Google qui est du haut de gamme et vendu plus de trois fois le prix du Xiaomi Redmi 3S. Le fabricant chinois s’est même permis d’ajouter un lecteur d’empreintes digitales situé au dos de l’appareil, exactement comme sur le Pixel de Google (à gauche sur la photo ci-dessous).
Évidemment, pour un prix en dessous des 200 $, il ne faut quand même pas espérer que toutes les composantes soient de la même qualité qu’un haut de gamme. L’écran du Xiaomi par exemple n’a aucun revêtement le protégeant des égratignures, ni de l’eau et de la poussière. Il me paraît assez fragile et si je devais utiliser l’appareil au quotidien, il serait déjà dans un étui avec un protecteur d’écran.
Des caractéristiques matérielles plutôt intéressantes
Parlant de son écran, celui-ci offre une résolution de 1280 x 720 pixels. On oublie donc le Full HD. Honnêtement, je trouve sa qualité d’affichage quand même très acceptable. La luminosité est bonne, tout comme le contraste.
Le téléphone intègre un processeur à 8 coeurs, une mémoire vive de 2 Go et une faible capacité de 16 Go extensible toutefois à 128 Go grâce à un emplacement pour carte mémoire. Ce dernier sert également à l’utilisation d’une deuxième carte SIM qui peut être pratique en voyage pour se connecter à un opérateur étranger (n’oubliez pas que l’appareil est déverrouillé et peut théoriquement fonctionner avec n’importe quel opérateur).
On retrouve bien sûr les connectiques habituelles, soit le Wi-Fi 802.11b/g/n, le Bluetooth 4.1, un port micro USB pour la recharge et le transfert de données, de même que la connexion aux réseaux cellulaires 3G et 4G (ce dernier étant inaccessible selon la zone géographique). Xiaomi se permet même d’ajouter la radio FM et un port infrarouge pouvant servir de télécommande.
Côté photographie, l’appareil est équipé d’un capteur de 13 Mpx au dos et un autre de 5 Mpx en façade pour les égoportraits. La qualité des photos est plutôt bonne en situation d’éclairage adéquat, mais elle l’est beaucoup moins en faible luminosité (quand on n’utilise pas le flash). Heureusement, le mode HDR proposé par l’application permet d’améliorer le tout de façon marquée :
Le tout est alimenté par une généreuse batterie de 4100 mAh qui n’offre pas autant d’autonomie que le chiffre le laisse penser, mais permet quand même d’utiliser intensivement l’appareil une journée entière (et même deux) sans recharge. En veille, il survit quelques jours.
Une partie logicielle efficace propulsée par Android 6 et « MIUI » 8
Le téléphone de Xiaomi propose une partie logicielle qui a une particularité. Contrairement aux autres fabricants qui ajoutent une « surcouche » sur le système Android de Google, Xiaomi a développé son propre système basé sur celui de Google et l’a baptisé « MIUI ». Il s’agit donc d’une « ROM » au même titre que le célèbre CyanogenMod qui équipe notamment les anciens téléphones OnePlus et qui pouvait aussi fonctionner sur différentes marques de téléphones « rootés » jusqu’à la fin de son développement le 31 décembre 2016.
L’autre particularité est que les divers fournisseurs des boutiques en ligne qui vendent les téléphones sous MIUI adaptent le système selon des besoins spécifiques. Il semblerait que certains d’entre eux ont une fâcheuse tendance à intégrer des applications parfois douteuses (malwares). Le téléphone de GearBest.com qui m’a été envoyé est entièrement sécuritaire (j’ai fait les analyses), en plus d’avoir très bien été traduit en français.
Ce sont également les fournisseurs qui poussent les mises à jour (OTA) sur les téléphones. Si la version d’Android de l’exemplaire que j’ai reçu n’est pas la plus récente, le système MIUI semble être mis à jour régulièrement. J’en ai reçu une quelques jours après avoir ouvert le téléphone (MIUI 8.1.1).
Une interface légère qui n’est pas encombrée d’applications
Contrairement à certains autres fabricants comme Samsung, Xiaomi propose une interface qui n’est pas encombrée inutilement d’applications qui ne servent pratiquement jamais. Il n’y a que les applications de base (photo, courrier, musique, etc.) intégrées à MIUI et celles de Google.
J’ai trouvé l’interface de MIUI agréable à utiliser et très belle. Elle diffère étrangement de ce que l’on retrouve habituellement sur Android. Toutes les applications du téléphone sont affichées sur l’écran d’accueil du téléphone à la manière d’iOS sur iPhone. Le tiroir habituel où sont listées toutes les applications installées sur l’appareil n’existe pas.
Par ailleurs, l’interface est personnalisable grâce à de nombreux thèmes graphiques offerts gratuitement. Plusieurs fonctionnalités ont été ajoutées à celles proposées de base sur Android. Certaines sont inspirées d’autres fabricants pour leurs téléphones haut de gamme (dont Samsung). Voici les plus intéressantes.
Deux téléphones en un seul
Reprenant fortement l’idée de Samsung et sa fonctionnalité Knox, le Xiaomi Redmi 3S permet de créer un second espace sur le téléphone protégé par un code de sécurité. C’est idéal notamment pour séparer son utilisation personnelle de celle au travail, ou encore offrir un espace adapté à son enfant. Il est possible d’importer des applications et des données (photos, fichiers et autres) depuis l’un ou l’autre des espaces. On passe facilement d’un espace à l’autre dans le panneau des notifications. Ça fonctionne plutôt bien !
Des applications clonées
Outre la possibilité de créer un second espace, on peut aussi créer un clone d’une application. Cela permet par exemple d’avoir deux applications Facebook connectées avec un compte différent et qui peuvent être ouvertes en même temps.
Une télécommande pour les appareils de la maison
Comme je l’ai dit plus tôt, le téléphone est équipé d’un port infrarouge qui permet de contrôler les appareils de la maison comme la télé. L’application permet d’ajouter une vaste gamme d’appareils, du récepteur télé à la chaîne stéréo, en passant par le climatiseur. La configuration se fait par un bouton à taper plusieurs fois jusqu’à ce que l’appareil s’éteigne. Ma vieille télé Samsung est entièrement prise en charge.
La Radio FM
Encore une fois mentionné plus tôt, ce Xiaomi propose même la radio FM. En branchant les écouteurs, on a accès à toutes les chaînes locales. Le son est excellent et l’application propose même de programmer la mise en veille et d’enregistrer ce que l’on écoute. Il est seulement dommage que l’on ne puisse pas choisir la carte mémoire comme emplacement d’enregistrement.
Listes d’applications distinctes
Cela peut paraître sans intérêt, mais j’ai bien aimé le fait que les paramètres du téléphone affichent séparément la liste des applications système (préinstallées dans l’appareil), celle des applications installées et les autres qui ont été clonées.
Mon verdict à propos du Xiaomi Redmi 3S
Xiaomi est un fabricant d’envergure en Asie. Moins connu en Europe et à peu près pas au Québec, il a pourtant des atouts de taille quand il est question d’offrir des produits ayant un bon rapport qualité / prix. J’en ai eu la preuve avec ce téléphone que j’ai bien aimé dans son ensemble et que je recommande pour les petits budgets. Avant d’acheter et d’importer un tel appareil de la Chine, il faut tenir compte de certaines choses mentionnées ci-dessous…
Ce que j’ai aimé du produit :
- La qualité du boîtier en aluminium et le lecteur d’empreintes à l’arrière qui déverrouille le téléphone sans ouvrir d’abord l’écran
- Les boutons physiques qui sont tous situés sur le même côté (droit) du boîtier
- L’interface en général qui est visuellement claire et simpliste, en plus d’être assez fluide et exempte d’applications lourdes et inutiles
- La possibilité de verrouiller l’accès à des applications avec un code
- La possibilité d’ajouter une carte mémoire ayant jusqu’à 128 Go (heureusement, les 16 Go de stockage interne sont rapidement saturés)
- Les effets audio qui offrent une belle qualité sonore pour la musique
- La batterie qui a une très bonne autonomie
- Le fait que le téléphone soit déverrouillé et fonctionnel chez tous les opérateurs téléphoniques (les opérateurs québécois chargent généralement 50 $ pour déverrouiller un téléphone)
Quelques points négatifs concernant le Xiaomi Redmi 3S :
- L’écran quelque peu fragile qui n’a aucune protection contre les égratignures (mais pour un téléphone de cette gamme et à ce prix, je n’en tiens pas trop rigueur)
- Les boutons tactiles en dessous de l’écran auraient pu être rétroéclairés pour faciliter l’utilisation dans l’obscurité
- Les écouteurs ne sont pas fournis avec l’appareil
- Le manuel d’instructions fourni n’est pas traduit (Chinois seulement)
- Attention si vous réinitialisez l’appareil : il formate obligatoirement la carte mémoire (la retirer avant de procéder)
- Même si le téléphone supporte le réseau cellulaire 4G, il ne se connecte qu’au réseau 3G dans ma région (voir la section ci-dessous pour les détails)
GearBest.com : on achète ou pas ce téléphone ?
Je ne sais pas pour les autres produits offerts par GearBest.com (je n’ai pas encore testé d’autres produits), mais en ce qui concerne le téléphone Xiaomi je ne vois pas de problème à l’acheter chez ce marchand qui le propose à moins de 200 $ CAN (téléphone déverrouillé et sans contrat). Il faut toutefois bien lire la description du produit et faire attention aux points suivants.
Frais d’envoi pour une livraison rapide
Au moment d’écrire ces lignes, le Xiaomi Redmi 3S est offert au prix de 193 $ CAN et il n’y a aucuns frais d’expédition. GearBest.com prévoit un délai de livraison entre 15 et 35 jours (courrier recommandé ou non). Il faut ajouter environ 10 $ de plus pour une livraison express de 3 à 7 jours.
Frais perçus aux douanes
C’est là que peut venir la mauvaise surprise. Le service DHL.com qui a livré mon colis m’a informé en cours de route que je devrais assumer des frais de dédouanement (18 $). Le montant a pu être payé au moment de récupérer mon colis. Faire donc attention à choisir un service d’expédition qui vous exemptera de ces frais supplémentaires.
La connexion 4G ne supporte pas les bandes de fréquences utilisées dans ma région
Et voici l’autre « mauvaise » surprise. Ce téléphone chinois se connecte bien aux réseaux 4G, mais sur des bandes de fréquences utilisées en Chine qui ne sont pas universelles et répandues ailleurs dans le monde. Il ne supporte donc pas la bande des 800 MHz principalement utilisée en France. Et même si, théoriquement, il supporte certaines bandes de fréquences 4G utilisées au Québec (dont la 2100 MHz), dans ma région au Saguenay-Lac-Saint-Jean il ne s’est connecté qu’au réseau 3G. Voyez la différence entre mon Galaxy Note 5 (gauche) et le Xiaomi utilisant la même carte SIM :
Garantie sur le produit
En achetant un produit de la Chine, il faut s’attendre à ce qu’il puisse y avoir des complexités en cas de bris et de défauts de l’appareil. Il faut se référer aux conditions de garantie et de remboursement de GearBest.com qui ne sont malheureusement qu’en anglais.
Dans le cas où le téléphone est défectueux à la livraison, il est possible de demander un remboursement ou son remplacement dans les trois jours suivant sa réception. La boutique paie alors les frais de retour. Une garantie de satisfaction de 30 jours est aussi offerte, mais les frais de retour sont assumés par le client. Enfin, la garantie finale du produit est valable pour une période d’un an, mais sous certaines conditions et sur la prise en charge de certains frais seulement par la boutique qu’il faut contacter.
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