J’ai eu la chance de recevoir il y a quelques semaines un exemplaire du téléphone Moto G de Motorola. C’est le deuxième téléphone vendu à l’international depuis son rachat par Google en 2011. On peut donc dire que j’ai testé un « vrai » produit « made by Google ». Un appareil que je trouve étonnant pour son prix et son marché cible. Voici mes impressions…

Il y a une certaine époque, Motorola était un leader du marché de la téléphonie mobile. De façon moins marquée que BlackBerry, il a été relégué quelque peu aux oubliettes face à des concurrents féroces comme Apple et Samsung. Entre 2007 et 2009, Motorola a perdu des milliards de dollars. La situation a mené vers une restructuration où la compagnie a été scindée en deux entités, dont l’une est consacrée à la mobilité. Motorola Mobility a été rachetée par Google en 2011, puis revendue au géant de l’informatique Lenovo en janvier 2014.

Le Moto G de première génération a donc été produit par une compagnie appartenant (encore) à Google. Il ne faut pas s’étonner que l’appareil vienne de série avec une version « pure » d’Android, sans surcouche du fabricant. Ce modèle de téléphone fait suite au Moto X (milieu de gamme) lancé à l’été 2013 et offert aux États-Unis seulement à son lancement.

L’appareil d’entrée de gamme qui ne fait pas « cheap »

Il faut préciser avant tout que le Moto G est un appareil d’entrée de gamme. L’objectif de Motorola avec ce téléphone est d’offrir un appareil proposant des caractéristiques décentes à un prix très abordable. On peut donc penser que le téléphone sera de conception plutôt « cheap » en le comparant avec les majors du haut de gamme (parlons entre autres des G2 de LG et S4 de Samsung). Étonnamment, il n’en est rien.

À la première tenue dans la main, le Moto G surprend par son poids : il est plus lourd que mon Galaxy S4 ayant un écran de 5 pouces. Cela ne me dérange pas. Je dirais même que ce poids et la forme légèrement courbée au dos me donnent l’impression d’avoir un appareil de qualité dans la main. Évidemment, c’est du plastique. Mais il est de très bonne qualité. Agréable au toucher avec sa surface « soft-touch », il n’y a que les boutons de côté qui me rappellent que c’est de l’entrée de gamme (ils ne semblent pas solides à la première utilisation).

L’écran de 4,5 pouces du Moto G ne propose pas le « full HD ». Il faut se contenter ici que du 720p, ce qui est déjà très bien étant donné que de nombreux appareils d’entrée de gamme n’offrent même pas cela (plutôt du 800 x 480). Je l’ai trouvé agréable à regarder et il ne m’a occasionné aucune fatigue visuelle. Plutôt lumineux, l’écran est recouvert également de la protection « Gorilla Glass 3 » de Motorola. Excluant le fait que je porte une attention extrême à mes appareils tactiles pour ne pas abîmer leur surface, celle de ce téléphone est plutôt résistante.

Décidément, l’entrée de gamme avec le Moto G ne veut pas nécessairement dire « bas de gamme ».

Caractéristiques Moto G

Des petits bonus qui se prennent bien

Il y a de petites lacunes concernant ce téléphone de Motorola (j’en parlerai plus loin). Heureusement, quelques petits bonus compensent celles-ci.

D’abord, le modèle que j’ai reçu venait avec une offre de 50 Go d’espace de stockage gratuit sur Google Drive, limitée à deux ans. Ensuite, une coque arrière blanche était fournie pour remplacer la coque noire équipant l’appareil. Motorola propose d’ailleurs un choix de plusieurs façades arrière de différentes couleurs offertes à bas prix pour personnaliser son téléphone. Il est seulement dommage que cette coque arrière soit si difficile à retirer (sans blague, il m’a fallu quelques minutes pour l’enlever la première fois). Mais ce mal est nécessaire pour personnaliser l’appareil ou insérer la carte SIM de l’opérateur.

Enfin, si l’on peut qualifier cela de bonus, Motorola propose sur son téléphone deux applications plutôt utiles pour le nouvel utilisateur. Des applications qui sont aussi proposées gratuitement sur Google Play.

La première, Motorola Migrate, permet de faire la migration de son ancien téléphone de même marque ou d’autres fabricants vers le Moto G. Ainsi, dès le premier démarrage, il est possible de récupérer ses fichiers multimédias, de même que l’historique des appels et des textos. Tant qu’à faire, j’aurais aimé qu’elle puisse transférer également les applications de l’ancien téléphone sans avoir à les télécharger à nouveau sur Google Play. À ce sujet, il existe quelques applications de sauvegarde utiles que je vous présenterai dans un prochain article.

La seconde application se nomme Motorola Assist. Elle propose de vous créer des profils utilisateurs en fonction de votre utilisation de l’appareil durant toute la journée. Cela peut-être utile, notamment, lorsque vous êtes en réunion. Le téléphone pourra ainsi désactiver automatiquement le son et les notifications pour ne pas être dérangé. Je n’ai pas testé en profondeur cette fonctionnalité, mais elle semble bien fonctionner.

Moto G Migrate

Des performances très appréciables et une autonomie excellente

Le Moto G n’a pas les caractéristiques d’un appareil haut de gamme. Il ne propose par exemple que 1 Go de mémoire vive, 8 ou 16 Go de stockage, un processeur quatre coeurs Snapdragon 400 (pas le plus puissant, mais dans la norme de l’entrée de gamme), ainsi qu’un capteur photo de 5 Mpx à l’arrière et de 1,3 Mpx à l’avant.

Je m’attendais à quelques manques de fluidité dans les applications exigeant un peu plus de performances. Ce fut là une autre surprise. En effet, au cours des premiers jours et les semaines qui ont suivi, j’ai rarement subi les effets d’un manque de mémoire ou d’un processeur qui n’est pas des plus féroces. Les applications s’ouvrent rapidement et ne ralentissent généralement pas l’appareil même lorsqu’elles sont relativement nombreuses en arrière-plan.

Du côté de la photographie, le Moto G s’en tire bien, sans plus. Avec un éclairage élevé, les photos présentent des couleurs respectables, sans toutefois être toujours justes par rapport à la réalité. En situation de pénombre, il faudra inévitablement utiliser le flash intégré qui ne résulte pas des photos extraordinaires. Le capteur photo peut également filmer en 720p. Le rendu est fluide, non saccadé et n’a pas ce problème d’autofocus de mon Galaxy S4 ou Galaxy Nexus.

Je noterai au passage la sonorité du haut-parleur situé à l’arrière de l’appareil. Outre l’aspect de la qualité sonore qui n’est pas médiocre, les notifications et la sonnerie se font bien entendre même si le volume est peu élevé.

Je ne m’éterniserai pas davantage sur les performances du Moto G qui m’ont satisfait. Je parlerai plutôt de son autonomie qui a été ma première grande surprise dans ce test. Habitué à charger souvent deux fois par jour mon Galaxy S4 (comme cela a été le cas de la plupart des gros modèles que j’ai testés), je n’ai pas eu à charger le Moto G à ma première journée d’utilisation intensive. En mode veille durant la nuit, et ce, sans activer le mode avion, il n’a perdu généralement que 1 % ou 2 % de sa charge. J’ai remarqué aussi que la recharge de la batterie est plutôt rapide.

Des petites lacunes qui ont déjà été corrigées

Motorola m’a offert de tester le Moto G à la fin du mois d’avril dernier. J’ai reçu l’appareil au début du mois de mai. Or, la compagnie annonçait deux semaines plus tard une nouvelle version de son appareil qui a corrigé, en partie, les petites lacunes du premier modèle.

Peut-on vraiment parler de lacune, me direz-vous. Le modèle de Moto G testé ne propose pas de connexion mobile 4G, mais seulement du 3G. Le téléchargement d’applications et de fichiers n’est certes pas aussi rapide que sur le réseau LTE, mais le chargement des pages Web et l’actualisation de certaines applications comme Facebook et Twitter se font sans ralentissement. Par ailleurs, le manque de connectivité 4G me fait croire qu’il a une influence sur l’excellente autonomie du téléphone (sachant que le 4G peut drainer drastiquement la batterie si la couverture du réseau n’est pas égale partout sur le territoire). La nouvelle version du Moto G sortie en mai 2014 offre le 4G.

L’autre lacune (la plus importante pour moi) est l’absence d’un emplacement pour carte mémoire. Plusieurs téléphones, dont mon Galaxy S4, peuvent accueillir une carte mémoire allant jusqu’à 64 Go d’espace. Même si j’ai un bon forfait de données mobiles chez @TelusFr et que je peux écouter de la musique en permanence sur des services comme Google Play Musique, j’aime avoir mes meilleurs CD en mode « hors-ligne ». Avec la prise de centaines de photos et de vidéos, de même que les nombreuses applications que je teste au quotidien, le manque de mémoire peut devenir critique. Heureusement, cette lacune a encore une fois été corrigée sur le nouveau modèle du Moto G (4G / LTE) qui accepte les cartes mémoire offrant au maximum 32 Go.

Enfin, il est impossible de retirer la batterie du Moto G. Cela veut donc dire qu’il faudra inévitablement passer par le fabricant ou une boutique spécialisée pour la remplacer le jour où elle sera devenue désuète et inefficace.

Conclusion

Ce téléphone a été le premier de Motorola que j’ai testé, en excluant celui que j’ai eu jadis et qui ne servait qu’à téléphoner (non, ils n’ont pas toujours été intelligents!). J’ai été agréablement surpris de ce produit d’entrée de gamme qui n’a rien à envier aux appareils haut de gamme de fabricants comme Samsung (pour ne mentionner que lui). J’aurais aimé avoir en main le nouveau modèle équipé de la connexion 4G pour comparer, notamment, son effet sur l’autonomie de la batterie. Si j’avais eu également ce modèle permettant d’ajouter une carte mémoire, je ne serais peut-être pas revenu à mon Galaxy S4 après 1 mois d’utilisation.

L’essai du moto G m’a quelque peu réconcilié avec les appareils de plus petite taille. Un type de téléphone que j’ai abandonné après mon iPhone 3Gs pour des appareils Android offrant des écrans plus grands comme le Galaxy Nexus et le Galaxy S4.

Proposé par Motorola pour un prix de 150 $ (ou 200 $ selon l’opérateur mobile) sans contrat, il s’agit là d’une excellente affaire.

Site officiel : http://fr.motorola.ca/consumers/moto-g-CAFR/moto-g-ca-fr.html

Crédit photos : Motorola Canada (sauf image d’introduction)