Avez-vous arrêté de fumer? Si oui, félicitations! Beaucoup de personnes de mon entourage et des connaissances ont arrêté et ont réussi. Certaines d’entre elles ont dû se reprendre plusieurs fois avant d’arrêter définitivement. Ce n’est qu’une question de volonté. Plusieurs fumeurs tentent de se débarrasser de leur dépendance avec des moyens thérapeutiques comme les timbres antitabagiques (patchs) ou la gomme de nicotine. Efficaces pour les uns, non pour les autres, ils offrent tout de même un taux de réussite plus ou moins important de 20 % selon certaines études. Une nouvelle forme d’aide gagne en popularité sur Internet, la cigarette électronique. Destinée au sevrage tabagique, je crains plutôt qu’elle devienne une nouvelle dépendance.
Elle se présente comme une vraie cigarette. Il est difficile de faire la différence. Pourtant, elle ne contient aucun tabac. Au dire de ses concepteurs, elle n’aurait également aucun des effets nuisibles de la cigarette que l’on connaît. La cigarette électronique se compose d’un tube, d’une pile, d’un microprocesseur, d’un pulvérisateur et d’une cartouche qui contient des substances aromatiques ou de la nicotine. Lorsque le « fumeur » aspire le bout de la cigarette, le liquide de la cartouche se mélange à l’air aspiré et produit une vapeur ressemblante à la fumée originale d’une cigarette.
La « beauté » de la chose est que la fumée artificielle ne se répand que lors de l’aspiration du fumeur et s’infiltre directement dans sa bouche. Pour cette raison, la cigarette électronique est acceptée dans les établissements publics où la cigarette a été formellement interdite depuis l’année dernière (du moins ailleurs qu’au Canada). Je ne peux pas dire avec certitude si ladite cigarette est déjà en circulation au Québec.
Même si elle ne contient aucun goudron, ni de CO2, la cigarette électronique est composée de substances chimiques qui peuvent être dommageables pour la santé. Outre la nicotine reconnue pour son effet de dépendance et ses propriétés cancérigènes, elle peut contenir du propylène glycol, un solvant au pouvoir irritant, ou des dérivés terpéniques qui peuvent être néfastes notamment pour les personnes aux antécédents épileptiques.
Alors que le gouvernement québécois impose ses lois pour enrayer la dépendance au tabac, une alternative aux nombreux avantages risque bientôt d’attirer un nombre considérable d’individus qui tentent par tous les moyens de se défaire de leur mauvaise habitude. Elle pourrait être également l’appât idéal aux jeunes qui sont pourtant moins exposés aux produits du tabac depuis que les cigarettes ne sont plus visibles dans les présentoirs des commerces.
La Direction générale de la santé (DGS) et l’Agence du médicament de la France mettent en garde la population et, plus particulièrement, les femmes qui allaitent. Je ne sais pas pour le moment si Santé Canada se positionnera sur cette nouvelle réalité technologique. Espérons seulement que tous les efforts employés jusqu’à maintenant pour enrayer la dépendance au tabac et offrir un environnement sans fumée ne seront pas vains!