Chaque jour, autant chez des clients que dans les endroits publics, je vois de plus en plus de jeunes porter à leur oreille l’un des appareils électroniques les plus populaires de notre époque, le téléphone portable. Entre ceux qui croient qu’il n’a pas sa place dans les écoles et les parents qui tentent d’éduquer leur(s) jeune(s) avec cette nouvelle réalité, les compagnies de téléphonie voient en leur progéniture une cible parfaite pour mousser leurs ventes. Le 31 mars dernier, une campagne de publicité massive pour un nouveau service a fait son apparition à la télé québécoise et sur le Web. Des pubs quelque peu étranges qui tentent de nous faire mémoriser un nom tout aussi bizarre : Koodo. Elles ont piqué ma curiosité. Et après consultation de leur site Internet qui m’a paru un peu trop simpliste, voici ce qui en est.

Koodo Mobile (prononcez Coudo) est un nouvel opérateur de téléphonie mobile. Il s’agit en fait de la nouvelle gamme à rabais du fournisseur Telus. J’avoue qu’il m’a fallu naviguer sur le Web pour obtenir cette information. Il n’est mentionné nulle part sur leur site Internet, ni dans leurs publicités qu’il s’agit de Telus. Selon mes sources, des rumeurs persistaient depuis un moment selon lequel un nouveau joueur tenterait bientôt de s’approprier une part du marché de la téléphonie mobile dite pour les jeunes. Car il faut bien l’admettre, la campagne publicitaire initiée par Telus pour sa nouvelle division a tout pour attirer cette clientèle influençable. Des couleurs attrayantes, des slogans simples mais évocateurs et un langage familier sont utilisés pour cibler une jeunesse qui n’a peut-être pas conscience des frais que peut occasionner l’utilisation d’un cellulaire. Et bien souvent, ce sont les parents qui paient la note.

Faut-il donc se réjouir de l’arrivée de Koodo Mobile ou, au contraire, s’en méfier? D’une part, les prix annoncés par le fournisseur de services sont plus qu’alléchants, aussi bien pour les jeunes que pour leurs parents. On nous promet ici d’éliminer les frais cachés tels que l’activation et les frais d’accès au réseau. On proclame également offrir des forfaits « minceur » où les principaux services sont la téléphonie vocale (car le cellulaire est tout de même, avant tout, un téléphone!) et l’envoi de messages textes. Cette dernière fonction prisée par les ados ne coûte d’ailleurs que 5 $ par mois, et ce, pour un usage illimité. Enfin, et ce n’est pas négligeable, Koodo Mobile facture ses clients à la seconde plutôt qu’à la minute comme c’est le cas chez la concurrence. Tout ceci, sans aucun contrat!

Alors, que penser de Koodo Mobile? Pour ma part, je ne peux pas me prononcer sur cette question puisque mon opinion est partagée et que je ne connais pas encore ce nouvel opérateur de téléphonie mobile. Son offre est intéressante. Peut-être trop? Personnellement, je trouve aberrant que les étudiants du secondaire de premier niveau puissent avoir en classe cet élément de distraction. D’un autre côté, il peut apporter un certain sentiment de sécurité aux parents qui peuvent joindre en tout temps leurs jeunes où qu’ils aillent. Une chose est certaine, l’arrivée de Koodo Mobile bousculera sûrement les parents qui avaient résisté jusqu’à maintenant à la pression exercée par leurs ados et les compagnies de téléphonie.

Si vous cédez sous le poids des arguments qu’ils puiseront peut-être dans cet article, soyez prudents. Préférez attendre encore un peu, le temps que ce nouveau service fasse ses preuves. Informez-vous sur leurs forfaits et les frais qui peuvent gonfler la facture. Faites-vous éclairer notamment sur leur système de « balance Koodo » qui paraît difficile à comprendre. Et pourquoi ne pas en profiter pour responsabiliser vos jeunes en négociant avec eux le paiement d’une partie (ou la totalité?) de la facture. Après tout, ils devront tôt ou tard faire face à la réalité. Celle où l’évolution technologique entraîne avec elle une surconsommation qui a un prix.

Le site Internet de Koodo Mobile au Québec :
www.koodomobile.com/fr/qc/