Il s’agit peut-être d’une douce revanche pour les gens de Montréal, du Québec, et même de toute l’Amérique du Nord. Il y a quelques semaines, Montréal a été retiré définitivement du calendrier de la Formule 1 pour la prochaine saison. Il s’agissait de l’événement mondial le plus important au Canada. Le coupable est bien sûr le grand manitou Bernie Ecclestone pour qui l’argent n’a d’égal que sa cupidité. Mais les temps sont difficiles, oncle Bernie. Vous êtes dans un milieu où la crise économique sévit le plus fortement. Certains constructeurs pourraient bien suivre le pas de Honda qui se retire de la Formule 1. Est-ce par solidarité pour Montréal qui a perdu son Grand Prix, ou simplement par remise en question de ses priorités?
Certains pourront voir en ce geste posé par Honda un appui pour Montréal qui s’est fait damer le pion par des villes capables de satisfaire les envies pécuniaires toujours plus grandes de monsieur Ecclestone. Effectivement, le président de Honda Motor, Takeo Fukui-san, aimait bien paraît-il faire une grande virée dans le Centre ville de Montréal pour festoyer avec les partisans le soir du Grand Prix. Or, Montréal qui recevait le seul Grand Prix en Amérique du Nord s’est vu retiré du calendrier de la Formule 1 parce que son propriétaire pouvait obtenir beaucoup plus ailleurs.
C’est peut-être parce que je ne possède pas la fortune de Bernie Ecclestone, mais il y a des choses que j’ai du mal à comprendre. Comment peut-on faire du chantage à une organisation, un peuple, une ville où le Grand Prix était le seul au monde à combler tous les gradins avec ses partisans? Comment peut-on se montrer avide devant l’Amérique du Nord qui est pourtant le plus important marché automobile de la planète?
Ainsi, le constructeur japonais Honda tourne le dos à la Formule 1. Il a pourtant investi des millions de dollars afin de perfectionner une technologie et des techniques qui sont particulières à la F1. Mais la crise économique actuelle le force à prendre des décisions pour mieux anticiper l’avenir. En ce sens, monsieur Fukui a déclaré :
« Honda a pris des mesures rapides et flexibles afin de contrer l’affaiblissement soudain et grandissant du marché dans tous les secteurs d’affaires. En reconnaissance du besoin d’optimiser nos ressources de gestion, incluant notre investissement dans des projets d’avenir, nous avons décidé de nous retirer de la Formule un… ».
Je me posais donc des questions plus tôt cette semaine dans un précédent article sur l’avenir des technologies vertes. Mais cette initiative de Honda pourrait lui permettre, ainsi qu’à d’autres constructeurs qui feraient la même chose, d’avancer vers un futur plus écologique pour le domaine automobile.
Cela ne me surprendrait pas si Toyota décidait lui aussi de se tourner vers d’autres horizons. Lui qui a observé une chute importante des ventes en Amérique. Stratégiquement, il se pourrait bien que certains constructeurs abandonnent oncle Bernie au profit d’autres organisations plus près du marché américain, comme c’est le cas de la série NASCAR. Ce sera à suivre…